La folle histoire du marbre versaillais

S’il est un endroit en France qui mérite une avalanche de qualificatifs dithyrambiques, c’est sans nul doute le très célèbre château de Versailles ; dont la construction commence en 1623. Or, s’il fascina le monde entier durant tout le règne de Louis XIV et devint le siège incontesté de la monarchie française ; son aura n’est pourtant pas éteinte aujourd’hui. Et nombreux sont les visiteurs, locaux ou touristes nationaux et internationaux qui s’y pressent chaque jour. Visiteurs dont l’on peut comprendre l’engouement. Car en plus d’être l’un des hauts lieux de l’Histoire de France, le Château de Versailles est également un bijou d’art et de raffinement. Une prouesse d’élégance ayant pour dessein d’affirmer la supériorité de son roi sur le reste du monde. A grand renfort de peintures d’exceptions, de dorures magnifiées et de marbres exquis. Du reste, saviez vous que l’un de ces marbre a connu une véritable épopée ? Un long voyage commencé au XVII ème siècle et que le XXI ème siècle seul pourra achever …

Une commande passée … quelques 349 ans plus tôt

A vrai dire, lorsque Louis XIV se pique de construire le palais que tous les rois du monde lui envieront ; diverses commandes de matériaux sont passées. Parmi celles-ci, du marbre rouge de caune (oscillant entre rosé et rouge sang, veiné de blanc et si prisé qu’il était fréquemment exporté jusque sur la botte italique) qui devait arriver de l’Aude pour garnir l’auguste chimère architecturale. L’essentiel de la cargaison parviendra à bon port et il est encore aujourd’hui possible de contempler ce luxueux incarnat français sur les colonnes et pilastres du Grand Trianon notamment. Mais aussi sur quelques unes des colonnes du sublime « Bosquet de la Colonnade ». Cependant, l’un de ses blocs connut un destin très particulier puisqu’il fut égaré. Et ne put donc prendre sa place aux côtés du fabuleux palais. Du moins, jusqu’en 2019 ; année où il fut redécouvert.

Une (re)-découverte accidentelle en 2019

En effet, ce bloc de trois tonnes a été retrouvé dans une carrière de l’Aude. Et s’il fut immédiatement identifié comme issu de la fameuse commande royale, il ne rejoindra pas immédiatement le château. Cela parce que dans un soucis de véracité historique, il a été décidé que la pierre rejoindra son lieu de destination à bord d’un chariot de bois, tiré par des chevaux afin de recréer le plus fidèlement possible les modalités de transport de l’époque. Puis une fois parvenu au Canal du Midi, il continuera sa route jusqu’à Versailles à bord d’un radeau

Un voyage de plus de 300 ans au terme duquel le bloc de marbre perdu pourra enfin goûter aux douceurs de la royauté !

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